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Les Imaginales sont pour moi LE salon de la littérature imaginaire par excellence. Il y a des petits spectacles d'escrime artistique dans le parc autour du salon, quelques parades de personnages costumés ou peints, ou même la composition d'une fresque cette année, mais la vocation de ce salon est la littérature : auteurs et conférences à gogos ! Presque 150 auteurs, au moins une trentaine d'illustrateurs, et plus de vingt cafés littéraires par jour.

Imaginales_20140525_121238148.jpg Ce salon est particulièrement attachant pour moi parce que cela fait un bien fou d'être entre auteurs d'imaginaire (et du matin au soir ;-) ). Les visiteurs ne sont pas forcément attirés par tous les livres, mais ils viennent tous parce qu'ils aiment au moins une des facettes de cette littérature. Et cela change tout dans l'ambiance. Il y a ce plaisir d'avoir gardé l'esprit ouvert, cette complicité dans l'air, entre les auteurs, entre les visiteurs et même parfois avec le staff et les organisateurs. Les yeux pétillent de découvrir d'autres mondes futuristes ou passés, d'autres histoires poétiques ou gores, des personnages avec ou sans pouvoirs. Il y en a pour tous les goûts.

A Epinal, pendant 4 jours, on parle de la complexité ou non voulue des personnages, de l'évolution de nos mondes rarement aussi manichéens qu'on pourrait le croire. Les sujets des conférences ne sont que des excuses pour expliquer la diversité de nos écritures, de notre plaisir à faire vibrer un lecteur et parfois à critiquer de façon acerbe le monde qui nous entoure par nos histoires ; un auteur va préférer respecter à la lettre les facultés d'une créature de l'imaginaire collectif, un autre s'amusera à les faire voler en éclats, un troisième n'utilisera que son propre bestiaire. Tout est possible. Nous sommes auteurs, nous sommes libres de choisir nos histoires et nous avons de l’imagination à revendre. Pas de limites, sauf notre besoin et notre soin à rendre vraisemblable l'invraisemblable.

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J'ai participé à deux conférences, l'une sur le roman d'aventures, et l'autre sur le bien et le mal dans la fantasy, et Solène Dubois et Anne Besson ont très bien mené les débats. J'ai eu la surprise d'entendre un passage d'"Eternité" à haute voix, et pour une fois, je ne me suis pas sentie mal-à-l'aise aux côtés d'Adrien Tomas, de Régis Goddyn, de Carina Rosenfeld, de Gabriel Katz et de Chloé Neill, parce que chacun y aller de sa petite anecdote amusante sur son dernier livre ou sur ceux à venir. Dans les décors colorés, capitonnés et merveilleux des salles de Magic Mirrors, c'est facile d'être détendue et de se sentir à sa place.

Sur les immenses tables sous la tente, j'ai fait beaucoup de pattes de mouches sur mes livres, surtout si je me comparais à mes voisins proches plus artistes que moi : Morgane Caussarieu faisait des têtes de poney coupées avec des jolies crinières arc-en ciel, Anne Rossi décorait ses livres de tampons et de son écriture fine, Adrien Tomas dédicaçait presque en calligraphie, et Olivier Peru et Patrick McSpare dessinaient des profils de personnages sans interruption dans un duo hilarant. Je vous l'ai dit, une très bonne ambiance.

Forcément, si les visiteurs du salon repartaient avec des valises de livres à lire pour l'année, il était difficile en tant qu'auteur de rester insensible à tant de lectures potentielles. Je n'ai pas dérogé à la règle. Et ce salon a été à la source d'une découverte supplémentaire pour moi. J'ai toujours été terrifiée par les films d'horreur : pour cette raison, j'ai très longtemps cru être incapable de prendre plaisir à lire du fantastique. La rencontre avec Marika Gallman et ma fréquentation de Bragelonne m'a donné la curiosité de franchir le cap avec les vampires, mais j'avais approché les zombies de loin avec Issac Marion et Alden Bell. Je me suis enfin jetée à l'eau avec la très diversifiée anthologie "Zombies" dirigée par Emmanuel Beiramar, et je ne regrette pas. Je ne peux conclure qu'une chose : je suis capable d'aimer lire n'importe quel genre d'histoire, imaginaire, policière ou contemporaine, même un témoignage ou une bibliographie, l'unique condition est que l'histoire soit bonne ;-) Ceux qui considèrent la fantasy, le fantastique et la science-fiction comme de la littérature pour enfants passent à côté de beaucoup de plaisir.

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Je finis mon billet avec ma petite liste de remerciements, qui va être plus longue que d'habitude ;-) Tout d'abord, à Stéphanie Nicot pour m'avoir invitée, à Leslie Palant pour avoir tout organisé (et elle avait beaucoup de mérites cette année !)

Ensuite merci à Jacques Baudou, Valérie France et à tous les lecteurs qui sont passés sur le stand : Ghislaine, Julie, Sophie, Calliope (amie de Magali), Aline, Mathilde, Meryl (qui devrait aimer le tome III <3), Madeleine, Cheyenne, Marie & Robin, Astrid (à la prochaine, on inversera nos places), Pierre, Irène & Julien (croisés dans le tramway allant à Geekopolis), Rose (et son courage pour réunir les anciennes versions de Leïlan), Kevin, Marie-Claire, Loryne, Laurie & Romain, Laure (et le premier "Eternité" version France-loisirs), Stéphane, Caroline, Adèle & Alice, la fille de Marie, Cécile, Leslie, Pierre, Sébastien (en espérant qu'il avait bien commandé le T2 sur internet), Patrice (qui a tout pris), Josselin, Amandine, Cécilia, Fanny, la fidèle Mathilde (!), Laura, Lisbeth (je n'oublie pas ma promesse), Audrey et ses mellocakes, Céline, Diana, Laetitia, la fille d'Anne-Marie, Sandra, Amandine, Alison, Christelle, la voisine d'Elodie, Péléane, la fille de Laure, La petite Juliette, Flora, Illiane habillée en Link, Alice, Victoria, Maxime, l'amie de Manouchka (qui avait perdu son exemplaire en Finlande), Alicia, Isis, Gaëlle, Annick, Sabine, Christelle, la petite Léa et Jean-Jacques.

A l'année prochaine, j'espère.