Réunir tout l'imaginaire et l'excentrique en un seul lieu était le vœu de Cyril Villalonga ; il peut se targuer d'avoir réussi avec Geekopolis. Je reviens complètement emballée par ce salon, plus que pour Trolls et Légendes, ce qui n'est pas peu dire ! Paris a sa convention de fantasy !!! (Enfin presque, cela se passe dans la ville de Montreuil pour être exacte, aux portes de la capitale ;-) ).

Je croyais que le mot geek ne concernait que les informaticiens bouffés par la technologie comme mon homme, et non toute personne qui se laisse manger par une passion pour une époque, un film ou un jeu. Mince alors, avec mes oreilles d'elfes et ma grande cape, je suis une geek ! Ce n'est pas grave, je vais m'en remettre ;-) Le plus dur fut de trier dans les photos que j'ai faites (une partie réalisée sur un téléphone portable pourri et une autre avec un bel appareil mais avec ma mauvaise vue pour la netteté).

En arrivant sur le salon, cinq portes colossales annonçaient avec grandiloquence les différents quartiers à visiter. Rez-de-chaussée, trois entrées directes : les quartiers Nautilus, Tecklab et Métropolis, et deux portes s'élevant devant les escalators montaient vers Avalon et Little Tokyo. Si l'entrée était chère (19 euros la journée), il était facile de comprendre que cet argent était justifié plus que sur aucun salon auquel vous pourriez aller. Parce que dans les cinq pôles d'attraction, ce n'étaient pas seulement des auteurs qui étaient réunis avec quelques illustrateurs sur un site purement commercial, il y avait aussi des sculpteurs, des animateurs d'ateliers de dessins, d'écriture, de maquettes, de jeux de rôles, de jeux de plateaux ou de vidéos, des artisans et de simples artistes venus là que pour faire une fresque dans le week-end. Chaque pas était éblouissant de travail. Certaines œuvres n'étaient là que pour être admirées, renversantes de détails et de finesse. Et les allées étaient pleines de costumes divers qui se mélangeaient dans tous les lieux créant des anachronismes ou des scènes rocambolesques. Trolls et légendes, puissance 5 !

Superbes Arg ! ça ne se voit pas mais elle bouge En route pour l'arène J'adore Tu cherches les problèmes ?Vous avez dit "anachronisme" ?

Commençons avec AVALON, quartier de la fantasy, puisque c'était "mon domaine".
Jeux de rôles, jeux de plateaux, travailleurs sur cuir (à se pâmer), ventes de costumes et d'armes en tous genres, ateliers de grimages, de dessins et d'écriture et taverne. Ambiance assez classique (quoique, il y avait un coin morts-vivants tout de même), médiéval, elfique avec des créatures en tous genres dont notamment le samedi des "chats" habillés montés sur des échasses qui cherchaient des oiseaux à capturer et distribuaient des graines à tout le monde pour les attirer. Des princesses, des chevaliers ou des commerçants, des oreilles pointus évidemment, à peine moins qu'à Trolls et Légendes entièrement consacré à ce genre. Une énorme arène au milieu du quartier recevait des combats de chevaliers, les essais de catapultes ou les jeux de Trollball. Dans un coin de la salle, une énorme maquette de la Terre du Milieu en Lego représentait un port, un château et son village de part et d'autre d'une rivière. Avec un smartphone, il était possible de voter pour un scénario catastrophe qui modifiait la maquette deux fois dans la journée. Les détails étaient fabuleux et il était d'autant plus rigolo d'apercevoir dans ce dédale de pièces deux bob l'éponge, deux chaperons rouges (dont un décapité en fin de journée) et un king kong au faitage du donjon ;-) Un autre coin de la salle était dédié à la série Donjon de Naheulbeuk et là, la maquette du château à cinq étages et sa forêt en contrebas était en Playmobil. Superbe de détails encore. Et chacun pouvait participer à la création d'une grande fresque de Naheulbeuk en Lego aussi ; il suffisait de réaliser un losange de pièces assemblées selon un modèle, ajouté à la fresque après.

Une petite graine ? Petit bout de la maquette de la Terre du Milieu La catapulte Les chevaliers entrant dans l'arène Une des armureries Envie de changer de tête ? Démente Jeux de rôles

LITTLE TOKYO à côté était un japan expo en miniature.
Samourais, gadgets guirly au possible, expositions de personnages cultes plus sensationnels les uns que les autres, quantité d'illustrateurs, bibliothèques de mangas, divers ateliers de peintures sur figurine, stands d"'origami", petits playmobils superhéros et même de la nourriture japonaise ! J'ai pu assister aux déboires d'un sculpteur qui pestait contre sa résine trop vieille qui s'écaillait au lieu de se laisser entailler. Sincèrement je ne voyais pas les défauts, je pense qu'il fallait être à deux centimètres de la figurine comme lui pour s'en apercevoir. J'ai également vu des maquettes incroyables de vaisseaux spatiaux faites à partir de fourchettes et de cuillères en plastique ou de jouets happy meal. Poupées aux talons compensés, geishas, baby dolls ou superhéroïnes, hôtesses ou militaires des années 60 revisités, même un batman composaient le plus gros de l'assemblée délicieusement délirante.

Un manga, un gadget ou une boisson ? Jouets happy meal relookés Sale résine ! Jolies Celle-ci n'avait pas de prix, celle d'à côté trois fois plus petites coûtaient plus de 300 euros Une nouvelle armurerie Sexy girl Dommage que la photo de plein pied était trop trouble

METROPOLIS était principalement le domaine des fans de Stars Wars avec les associations officielles des filiales françaises des forces rebelles et de l'empire (imaginez la rigueur des costumes et du vaisseau uniplace grandeur nature !). J'ai découvert un livre, the Jedi Path, qui est le manuel de formation des Jedi annoté par tous les Maîtres qui l'ont lu ; on apprend ainsi comment faire son sabre-laser ou tous les noms des coups portés à différents points du corps avec des commentaires de Yoda ou de Kenobi. Il y avait aussi une salle pour apprendre le maniement des sabre-lasers et un atelier Lego pour participer à la construction d'un Dark Vador à mettre à côté d'un Yoda et d'un chasseur de prime, et la vitrine de Playmobils au thème du coin. Mais ce quartier présentait quantité de BDs et aussi des maquettes à couper le souffle de séries (cosmos 1999, stargate) et de films (aliens, MIB notamment). J'ai passé des minutes incroyables à détailler un train de guerre qui a pris 8 mois à son réalisateur et qui se lance maintenant dans un projet d'automate fabuleux nommé Zoé.

Pas d'empereur dans le coin Les forces rebelles Extrait du Jedi Path Cours de sabre laser Un détail de la maquette de train sublime Un peu de café ? Pas plus de la moitié des maquettes Cosmos 1999 sur cette photo Une petite dédicace ?

TECKLAB m'a surprise parce que je n'ai pas l'habitude de voir de la robotique et des jeux vidéos sur les salons où je suis invitée. Je n'ai pas essayé de jeux vidéos, je ne suis pas très douée mais j'ai imaginé plus d'un ami complètement déchainé dans cette trentaine de stands à disposition où la seule file d'attente vraiment grande le samedi était celle du jeu Strike suit zéro (avec masque à réalité virtuelle). Je ne pense pas que ce confort d'utilisation durera longtemps si le bouche à oreille fonctionne pour les prochaines éditions de ce salon (deux heures le dimanche déjà ;-) ). Dans ce quartier, il y avait aussi des maquettes dont notamment une DeLorean, avec over-board, casquette et chien en peluche, et plus loin, un chien rose taillé dans une moto (impossible de me souvenir de la référence du film). Sur un autre stand, deux petits robots dansaient et pouvaient même faire le poirier, un automate d'1m50 non loin de là. Pas de costume spécial ici, une rémanence des Stars Wars et de super-héros seulement et une nouvelle vitrine de Playmobils un fois de plus supercustomisés en terminator, morts-vivants et autres supplices qu'on a toujours imaginé faire à ses petites poupées de plastique trop sages ;-)

Yo ! Embarqués dans l'espace J'adore ! Chien rose Mini mini mini

Enfin NAUTILUS. Ce fut mon coup de cœur du week-end. Ici pas d'ateliers, pas de jeux de plateaux mais des décors à profusion : des petits salons, des machines géniales (dont celle à remonter le temps ;-) ), un bout du Nautilus, un atelier et des magasins de ventes de chapeaux, de corsets, de colliers et d'éléments de décoration hyper-originaux, mélange de lampes lalique, d'art nouveau et de steampunk avec des crabes et des araignées métalliques sous globe. J'ai eu une petite frustration sur le manque de ventes d'accessoires quand on voyait l'imagination débridée des personnes costumées qui paradaient dans tous les quartiers : quantité d'armes, fusils, fioles, sacs et lunettes fantastiques. Certains personnes alliaient si bien le romantisme, la technologie et la sensualité qu'il y avait de quoi retourner la tête. Là, encore un peu de Lego en îles flottantes dans les airs et les Playmobils digne des mystères de l'Ouest. Et une superbe fresque faite sur les deux jours par Julien Delval, Manchu et Yoz.

Allo ? Digne de Jules Verne, non ? Déco animalière et métallique Très Wild Wild West Effaceur de mémoire ? Chics et sexy Chic, sexy et technologique Julien Delval, Manchu et Yoz au travail

Et savez-vous ce que nous avons eu pour clôturer le salon ? Une marche de Zombies ! Une demie-heure avant la fermeture, j'ai remarqué un noble zombie passer sans agressivité, puis 5 min plus tard, une femme des cavernes aux mêmes traits éteints, puis 5 min plus tard un roi déchu, puis encore plus tard une baby doll décomposée. Ils ont fini par se regrouper, enfler leur envie de mordre, puis ce fut la déferlante, pas trop rapide mais tout de même, on sentait le besoin de partir. Toutes les personnes en costume orienté militaire (gardes impériaux, forces rebelles, GI, soldats steampunk) ont commencé à nous évacuer et à nous protéger. L'effet était super, encore plus amusant quand les zombies scotchaient derrière les vitres du salon alors que nous étions tous dehors. Très beau final.

Premier vu Les zombies accélèrent je n'arrive plus à faire la mise au point ! Ils sont drôles vu comme ça mais on est vachement mieux dehors

Comment ne pas être littéralement subjugué par ce salon ? En tant que geek, j'ai été comblée. En tant qu'auteur, je suis obligée d'apporter quelques bémols. Tant de diversités, tant d'animations en tout sens, cela n'attire pas forcément les lecteurs. Pas beaucoup d'auteurs incontournables pour garder ses lettres de noblesse à l'écriture. Ce fut peut-être aussi une erreur de nous avoir tous séparés selon nos genres qui ne rentrent pas forcément dans des cases. Les stands étaient assez excentrés ; lors des animations, il n'y avait pas beaucoup de passage. Pour ma part, je n'avais que le tome I d'Eternité sur la table, les flâneurs attendaient plus : posters, marque-pages et autre. Au côté de Mestr'Tom et Fenzy le premier jour, et Anne Fakhouri le deuxième, je n'ai pas été assailli de lecteurs. Je tiens tout de même à remercier Matthieu (j'aurai aimé lui signer aussi les vieux tomes collector de Leïlan), Clément, Fanny (en espérant qu'elle lise Eternité 4 fois comme Leïlan), David, le fils de Michel (qui achetait pour la fête des pères de la part de sa mère ;-) ), L'ours des cavernes et Aurore, Eliott ( ;-) ), l'amoureux de Laetitia (qui venait de Brive !), Pascal son copain, Marius, et Fenzy pour sa Laetitia.

Je tiens pourtant à ajouter que l'auteur en moi n'est pas reparti dégoûté pour autant, parce que 9 personnes au total, en dédicace ou dans les allées ont reconnu mon nom alors que 10 ans séparent mes deux cycles. Et voir un visage s'illuminer avec la petite phrase "c'est vous l'auteur de Leïlan ? " cela n'a pas de prix ;-)

En conclusion, je dirai que je n'ai eu aucun regret des Imaginales à part la compagnie de mes collègues et du staff si attentionné de Bragelonne. Qu'importe les petits couacs de ce premier opus, je souhaite de tout cœur que Geekopolis ait une deuxième édition pour partager cette expérience avec un maximum de personnes.

Merci Cyril, merci à toute son équipe, ce fut un week-end magique.