enchanteurs

Ce festival n'en est qu'à sa quatrième édition mais il est promu à un bel avenir. Il a lieu tous les deux ans, Isabelle Sarliot et son équipe livrent ainsi un petit bijou d'organisation. Consacré initialement au monde médiéval et à la légende arthurienne - pour fêter le millénaire de la ville en 2009 - il s'est ouvert sur l'imaginaire et je pense que ce choix ne décevra personne, bien au contraire.

Tout d'abord, une présentation de la ville : un petit bourg avec un centre tout en colombages, et un beau château avec de belles tours, une large douve toute herbée et une cour pavée. Un cadre parfait et vraiment très charmant. Je n'ai pas un téléphone capable de faire de belles photos, le ciel étant trop blafard pour lui à 10h du matin :-( Je n'en ai qu'une de valable mais cherchez sur internet, c'est vraiment joli.

tour au matin

Ensuite le personnel, en costumes tous réalisés par une association qui avait cousu un stock impressionnant pour fêter le millénaire et qui continue. Organisateurs, bénévoles, et même les runners étaient efficaces, impliqués, enthousiastes et au petit soin pour les invités et les visiteurs.

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Enfin les animations : une variété incroyable. Comme la salle des auteurs-illustrateurs était à l'étage du château (nous permettant ainsi d'être au chaud, merci ;-) ), je n'ai pas assisté à grand chose, hélas. Mais allez sur le site et vous aurez une idée du panel proposé : expositions, parade de chevaux, défilés de costumes, spectacles, conteurs, joueurs de cornemuse ou de musique médiévale, manège musical en ferraille, maquillage fantastique...

Au petit matin IMG_20151122_151253952.jpg

La Breizh Steam Punk Society est venue dans notre salle pour faire un numéro avec une machine (le "radiateur" ) qui faisait sauter un radis, nouveau message biodégradable et intraçable ;-) Vous voyez le topo ?

Ichateaugiron-steampunk1 le radiateur

Le soir, j'ai croisé la ronde de nuit et son veilleur qui emmenait les spectateurs à travers la ville pour découvrir des indices afin de résoudre un meurtre. Je vous ai dit, un festival varié, plaisant, vraiment étonnant.

le veilleur

Pour un salon spécialisé en province, il y avait du monde ; 5800 personnes sont venues, ce n'est pas rien. L'entrée étant gratuite, beaucoup de personnes parcouraient les lieux, muées par curiosité (les petits vieux regardaient les livres de fantasy en fronçant les sourcils comme d'habitude) mais il y avait aussi un large public très sensible à l'imaginaire. Nous étions 22 auteurs-illustrateurs au total. Nous avions une belle table chacun, et une bannière flottait au-dessus de nos têtes avec nos noms peints à la main en lettres dorées. J'étais bien entourée, entre Lionel Davoust et Sophie Dabat, soit entre les souvenirs qui se monnayent à Aniagrad et une femme tatoueuse qui refuse d'être un messie et qui bastonne à tout va ;-)

Sont passés me voir : le frère et la mère de Clément, Ilona, Reine, Mélanie qui reprenait un Leilan perdu chez une ancienne amie, Edwige, Jean-François qui a mis du temps à choisir entre les deux cycles, les lecteurs de la Médiathèque de Noyal sur Vilaine, Maiwenn, Jennifer, Honorine (qui va avoir du mal à lire son livre avant son homme), Céline, Johan, le frère de Fabien venu exprès avec une version collector de "Leïlan", Frédéric, l'ami de Mariannick, Morgane, Tatiana (qui a pris les deux cycles, comme ça, il n'y a pas de choix à faire), Corentin, une autre Céline, le copain d'Héloïse, Margaux qui écrit aussi, les parents de Matéo, Laetitia, Héloïse (j'espère que ce n'est pas la même), Hélène et Stéphanie. Je les remercie chaleureusement pour les moments passés ensemble, leurs compliments, leurs questions, leur intérêt et leurs sourires. J'espère que la lecture de mes livres leur procurera autant de plaisir.

Côté interventions, j'ai rarement eu des médiateurs qui avait lu et disséqué mes livres de la sorte.

Pour le premier, je devais participer durant 45 min à un "apéro littéraire" sur le thème de la Magie et la Fantasy. La salle contenait une vingtaine de personnes, rangées en cercle devant Lionel Davoust, invité avec moi, et Bernard Martin, notre médiateur. Ce dernier m'a scotché au départ avec sa première question sur "le sens de mon écriture". Je me suis pris la tête dans le train pour préparer une bafouille correcte (que je n'ai pas suivie) et je peux vous dire que j'étais en transe. Heureusement, Lionel (qui a eu la même réaction éberluée à la question et qui ne l'a eue qu'une demi-heure avant la rencontre) a su bien donner le change sur ce passage. Après, parler de mon monde et de la place de la Magie à l'intérieur avec lui fut beaucoup plus facile. Bernard a choisi des extraits de nos bouquins, qu'il a superbement bien lu, il a animé les questions avec humour et en plus, un caviste faisait une dégustation de vin en parallèle et l'auberge qui nous avait prêté la salle avait prévu des amuse-gueules excellents. Un très bon moment. Les visiteurs semblaient très satisfaits de l'ensemble aussi.

Pour le deuxième, c'était une "rencontre avec auteur", avec Céline Demellier comme intervenante. Nous étions dans un coin du château, assez petit mais dans le passage et nous parlions au micro pour attirer les personnes. Tous les auteurs et les illustrateurs y sont passés dans le week-end. Céline m'avait envoyé un questionnaire extrêmement divers et limite psychanalyste que je mettrais en ligne je pense dans un prochain billet, tant il m'a fait réfléchir et amusé à la fois. Elle en a fait une intervention très pertinente et bien menée.

Un salon est aussi pour moi l'occasion de revoir avec plaisir des auteurs non croisés depuis longtemps, comme Nadia Coste et Anne Fakhouri partie s’exiler en Irlande. C'est aussi le moment d'en découvrir d'autres et de s'intéresser à leur travail. Cette fois, je dois dire que j'ai complètement craqué sur les "fées désenchantées" d'Hélène Larbaigt, jeune femme enjouée au possible, et sur le dessin de "Marcel" de Chiara Arsego qui a un accent italien exquis. J'ai découvert également la plume très réaliste et pourtant très féérique de Brucero. Les discussions s'enchaînent dès que c'est possible au cours des repas, des coups à boire où notre métier est au cœur du sujet, et laissent place à des moments de délire : un passage dans un bar le soir m'a appris qu'il ne faut pas dire le mot "moustache" devant Pierre Dubois sous peine d'une réaction inattendue, et qu'une auteur dont je ne retrouve pas le nom sur les plaquettes (elle ne m'en voudra peut-être pas) fait l'otarie à merveille. Les coulisses d'un évènement littéraire recèlent bien des surprises ;-)

Pendant que j'écrivais ce billet, Isabelle Saliot a envoyé un petit mot de remerciement par mail pour tout le monde. Une autre marque d'attention. Je la remercie moi aussi sincèrement pour cette expérience. Je remercie aussi Isabelle Berta qui a toujours été prête à intervenir avec le sourire, comme toutes les personnes qu'elle gérait dans la salle des auteurs et dont je n'ai pas toujours retenu le nom. Mon dernier coup de cœur ira pour Marion avec qui j'ai passé de bons moments en voiture à l'aller comme au retour de la gare de Rennes.

Les enchanteurs m'ont enchantée, et j'espère que dans deux ans, ils m'enchanteront de nouveau. Avec vous.

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