Idée d'avril 2001. Un poème pour Charles Delorme.

L'aube s'étire sur un temps capricieux.
La Princesse se tourne dans ses draps bleus.
Elle s'éveille, effrayée par les mouvements de son époux ;
Il se prépare une fois encore, il est prêt à tout
Pour chevaucher le Dragon,
Et redorer son blason.

La Princesse ne sait que faire,
Elle prie que cette fois soit la dernière.
Son chevalier est fort et bon,
Il ne peut que triompher du Dragon.
Mais le hasard et la malchance,
Peuvent triompher de la vaillance...

Il se vêt de son armure,
Faite de cuir et non de ferrure.
Mais, de cinq plaques renforcées,
Elle le protège comme son heaume argenté.
Gants et bottes de cuir,
Finissent de faire de lui un Messire.

Il prend l'anneau de la Loyauté,
Et serre contre lui sa Dulcinée.
Cette fois, il reviendra vainqueur,
Un baiser et elle n'a plus peur.
L'amour lui donne fière allure,
Il part vite, il part loin, sur sa monture.

Hors de son domaine, hors de la ville,
Il retrouve la forteresse des Devils.
Il n'est pas seul, trois chevaliers l'ont rejoint.
Deux hommes et une femme guerrière pour le moins.
Reste des quinze aventuriers du départ,
Que les Dragons ont envoyé dans les brancards.

Le chevalier et ses compagnons s'avancent,
Vers les monstres qui ruminent vengeance.
Les guerriers leur ont déjà fait courber l'échine.
Mais rien n'augure une prochaine victoire enfantine.
Les bêtes râlent, grondent et fument.
Ils sont prêts à leur voler dans les plumes.

Dans sa tour, la Princesse désœuvrée attend.
La journée passe, le temps est changeant,
Elle craint l'orage, la foudre et la pluie,
Tout ce qui pourrait gêner son intrépide mari.
Une fois, il est revenu tête baissée,
Son amour propre en avait été blessé.

Soudain, dans la cour, la Princesse entend la grille.
Elle se penche à sa fenêtre, mais regarder n'est pas facile,
L'architecture de son château lui cache le nouveau venu.
Est-ce son chevalier ? Est-il blessé ? Est-il perdu ?
Elle retrouve sa peur, son appréhension,
En entendant des pas monter les étages de sa maison.

La porte s'ouvre, son mari est là, il est entier,
Elle sourit, il a gagné, le Dragon est apprivoisé.
Son heaume à la main, l'époux met fin à l'attente,
Et serre dans ses bras sa douce amante.
C'est le plus grand, le plus fort, c'est un héros :
Le Chevalier Charles de l'Orme a eu son permis moto.